Paris compterait soumettre des propositions concrètes en ce sens lors du prochain conseil informel qui réunira, le 13 septembre à Milan, les ministres européens de l’Economie et des Finances, selon des informations obtenues par la Lettre confidentielle. L’initiative française devrait ensuite être défendue au plus haut niveau politique avec la tenue, en octobre, de deux sommets consacrés à la croissance : le premier à Rome (les 6 e 7 octobre), le second à Bruxelles (les 23 et 24 octobre).
Objectif du gouvernement: peser dans les discussions destinées à orienter la Commission ‘Juncker’ dans l’élaboration d’un plan d’investissements de 300 milliards d’euros. Sur la question du financement de l’économie, certaines idées circulent déjà, telles qu’une nouvelle augmentation du capital de la BEI, l’utilisation du budget de l’UE afin d’obtenir un effet de levier pour mobiliser des capitaux privés, la création d’un livret d’épargne européen. Les États membres planchent également sur la revitalisation des marchés des produits financiers titrisés les plus sûrs.
Au plan budgétaire, l’action de la France consistera à faire reconnaître au niveau européen l’existence de circonstances exceptionnelles – croissance atone, risque de déflation, chômage élevé – qui permettent de recourir aux flexibilités du Pacte de stabilité et de croissance. Lors du dernier sommet, cette vision sociale-démocrate de la situation économique – également défendue par l’Italie – s’était à nouveau heurtée à une forte résistance de l’Allemagne, convaincue que chaque État membre doit d’abord faire le nécessaire pour réformer son économie.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles