En à peine deux ans, l’association de professionnels seniors Entreprises collectivités territoriales insertion (Ecti), qui fête cette année son 40e anniversaire, a noué deux partenariats avec deux acteurs majeurs du commerce extérieur :
Coface, il y a un plus d’un an et demi, et le Conseil national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), il y a un peu plus d’un mois. « Nous disposons de 90 délégations régionales, Coface de 12, et donc l’assureur crédit est intéressé par notre réseau, à la fois pour que nous aidions les PME à aller à l’export et que nous diffusions l’information sur ses produits, notamment l’assurance prospection premiers pas (A3P) », livre à la Lettre confidentielle Claude Bounatirou, responsable des Relations extérieures de l’association, sise à Levallois-Perret.
Quant aux Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), « ce sont des bénévoles qui doivent, à un moment ou un autre, retrouver leur activité professionnelle. D’où l’idée pour les cadres ou cadres dirigeants à la retraite que nous sommes de prendre le relais en tant que besoin », explique encore l’interlocuteur de la LC. L’association remplit essentiellement des missions techniques, courtes sur site (une à quatre semaines) en France et à l’étranger, mais elle a aussi été amenée à effectuer des diagnostics export en entreprise en Bourgogne ou en Auvergne pour le groupement d’entreprises du luxe Infiniment Lux.
Parmi ses réalisations, en Chine, l’assistance pour l’amélioration des cultures maraîchères ou des conseils techniques pour le recyclage du plomb des batteries automobiles ; en Tunisie, la formation aux bonnes pratiques dans la pharmacie et, en Algérie, l’apprentissage des normes comptables IAS. Ecti, qui effectue 1 500 missions par an, dont 400 à l’étranger, facture 100 à 200 euros la journée d’intervention, hors frais (transport, hébergement…). En dehors des cotisations de ses membres – 60 euros par adhérent et Ecti en compte 2 500 – et d’une aide de 30 000 euros de la Caisse des dépôts et consignations dédiée à des prestations d’insertion sociale, l’association ne reçoit pas d’aide, contrairement à ses grands concurrents européens, « le néerlandais Pum, totalement subventionné, et l’allemand Senior Experten Service (SES), qui bénéfice d’un soutien de 6 millions de la part du ministère du Commerce extérieur et d’un accompagnement des jeunes en alternance financé par la Fédération allemande des chambres de commerce et d’industrie (DIHK) », déplore Bernard Cottrant, qui préside Ecti.
Principal marché extérieur aujourd’hui, la Chine, où, selon le président, les membres seniors d’Ecti interviennent essentiellement dans l’agriculture, l’agroalimentaire et les infrastructures des zones défavorisées. « Dans ce pays, nous sommes abonnés aux publications qu’une agence d’Etat envoie à des associations senior occidentales. Nous répondons aux propositions de missions qui s’y trouvent. En Algérie et en Tunisie, détaille Bernard Cottrant, c’est différent. Nos responsables à Levallois-Perret se déplacent environ une fois par trimestre sur place et font connaître par voie de presse leur présence et leur disponibilité. Dans d’autres pays, c’est encore différent, puisque dans une quarantaine d’États, comme au Pérou, au Brésil ou en Indonésie, nous opérons avec des représentants locaux – importateurs-exportateurs, retraités sur place, français ou étrangers – qui nous rabattent des clients ».
François Pargny