C’est un changement radical de stratégie qui est mis en oeuvre actuellement à Bogota. Gouvernée jusqu’ici par la gauche hostile à la participation privée aux projets d’infrastructures, la capitale de la Colombie est désormais dirigée par Enrique Peñalosa, un maire écologiste décidé à promouvoir les partenariats public-privé (PPP). Une trentaine de projets sont prévus, placés sous la responsabilité de Jean Philippe Pening, un économiste colombien d’origine belge, qui a fait une partie de ses études à l’Université catholique de Louvain et qui est le conseiller spécial du maire pour ce type de projets.
« Chaque département de la municipalité a ses propres PPP mais c’est Jean Philippe Pening qui pilote le dispositif » affirme à la Lettre confidentielle du Moci Juan Carlos Jimenez, directeur de la promotion des investissements d’Invest in Bogota.
Du métro à des projets sociaux
En ce qui concerne la 1e ligne du métro, un financement classique est en principe prévu, même si un PPP pourrait être mis en place pour le matériel roulant. Cette nouvelle modalité est prévue pour le futur système de RER ainsi que pour les nouveaux projets d’autoroutes urbaines, notamment l’extension de l’autoroute du nord (de 3 à 5 voies, soit 53 km en tout) et l’Avenue longitudinale d’Occident (ALO) sur 35 km.
Mais elle devrait s’appliquer également à des projets urbains comme, par exemple, la construction de la nouvelle Cité administrative nationale (CAN), prévue sur une superficie de 2,75 millions de m2 et au développement des parkings souterrains. Plus inattendue est l’utilisation des PPP pour des projets sociaux : la rénovation de quatre hôpitaux et la construction de deux nouveaux, tous de 300 lits chacun ; et la construction de 30 000 classes d’écoles dans 19 établissements de la capitale.
Daniel Solano
Pour prolonger :
Lire au sommaire de la Lettre aujourd’hui : Colombie / Bogotá: le « retour » de la capitale colombienne