Personne ne s’y attendait, mais chacun s’accordait à reconnaître que le retour de Richard Bielle à la tête de CFAO « est une bonne chose », a pu constater la Lettre confidentielle, le 4 décembre, dans les couloirs de Bercy, pendant le forum économique « Pour un nouveaux modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France », organisé par Medef International dans le cadre du Sommet Afrique-France.
Annoncé la veille, le remplacement d’Alain Viry à la présidence du directoire par un spécialiste reconnu de la distribution en Afrique sera effectif le 16 décembre.
Retour en arrière. En juillet 2012, le groupe PPR lâche l’ancienne Compagnie française de l’Afrique occidentale à Toyota Tsusho Corporation (TTC). Richard Bielle, aux commandes de CFAO, y voit un risque pour la mise en place de la politique multi-marques qu’il a grandement contribué à mettre en place, notamment dans l’automobile, clé de coûte de l’activité de CFAO. Il abandonne alors ses fonctions et Alain Viry, qui fut P-d g de CFAO de 1997 à 2009, est chargé d’assurer la transition entre les groupes Kering (ex-PPR) et TTC pendant trois ans. Or, au bout d’un an, le président de la transition part.
« Alain Viry est un financier, qui connaît l’Afrique sans être un pur Africain. Et surtout, il n’est pas un familier de l’automobile », analyse un expert de cette branche industrielle. Or, quand en juillet dernier, le géant Renault-Nissan décide de mettre fin à la plupart des contrats avec CFAO, Alain Viry ne parvient pas à faire changer d’avis Carlos Ghosn, le patron de l’Alliance industrielle entre la marque au losange et le Japonais. Pour la filiale de TTC, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,585 milliards d’euros l’an dernier, la perte est sans aucun doute importante.
Il est facile d’en conclure que le nouvel actionnaire a souhaité s’adjoindre à nouveau les services d’un homme ayant l’expérience à la fois de l’automobile et de l’Afrique. « Et vite. Richard Bielle, qui avait monté un cabinet de conseil, était disponible… et certainement très heureux de revenir en posant ses conditions », juge l’interlocuteur de la LC. Un nouveau challenge, en tout cas, pour ce quadra, diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP).
François Pargny