« On avait
l’impression d’être hors du temps », confiait à la
Lettre confidentielle (LC), un participant à la journée Algérie du 2 avril, organisée par Ubifrance à Paris. Etabli à Alger, ce fin connaisseur de l’Algérie confiat qu’en réalité, « les élections
présidentielles en Algérie se dérouleront dans un an et d’ici là il ne s’y
passera rien, ni sur le plan économique ni pour les investisseurs ». Un commentaire non dénué d’ironie à l’égard des
hommes ou des femmes politiques qui étaient intervenues à la tribune, soit Nicole Bricq et Jean-Pierre Raffarin, côté
français, Cherif Rahmani, ministre en charge de l’Industrie, pour l’Algérie : aucun d’entre eux n’a, il est vrai, abordé le contexte politique.
Du côté des représentants des gouvernements, on s’est
félicité des bonnes relations bilatérales. Jean-Pierre Raffarin, qui avait
accompagné François Hollande en décembre dernier en Algérie, a, de son côté, à
la suite de Nicole Bricq, exhorté les PME françaises à y travailler pour
« créer de la valeur ajoutée ». « Ce pays n’est pas plus
compliqué que la Chine, le Brésil et même le Québec », a même osé
l’ancien Premier ministre, sénateur de la Vienne et vice-président du Sénat,
devant les 210 participants à cette journée parisienne, qui visait à
promouvoir la 2e édition du Forum de partenariat franco-algérien
(28-29 mai) et le Pavillon France de la Foire internationale d’Alger (29 mai-3
juin).
« Pas un mot des enjeux politiques, alors que la guerre est ouverte
entre l’État, le Département de renseignement et de la sécurité (DRS) et
l’Armée en vue des élections », s’amusait encore l’interlocuteur de la LC à Paris. Selon lui, malgré les tentatives de déstabilisation du président
Bouteflika – un de ses proches, l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, étant
suspecté de fraudes impliquant le géant des hydrocarbures Sonatrach – le chef
de l’Etat se représentera pour un quatrième mandat. « Les principaux
leaders politiques – Sadi, Ouyahia, Belkhadem, Boudjera – ont été mis hors jeu,
affirme-t-il. Et le plus vraisemblable est une révision de la Constitution en
septembre permettant notamment de créer une vice-présidence ». Un poste
qu’Abdelatif Bouteflika, une fois réélu, confierait à son actuel Premier
ministre, Abdelmalek Sellal.
François Pargny