Pendant le déjeuner de presse du 11 mai présidé par Pierre Gattaz, portant sur la mission d’entreprises du Medef au Moyen-Orient (15 au 19 mai, lire la LC de la semaine dernière*), le thème des partenariats de la France en Afrique, d’une part avec la Chine et d’autre part avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, a été soulevé par les journalistes. Une double question en fait, à laquelle le directeur général de Medef International, Philippe Gautier, assis aux côtés de Patrick Lucas, président du comité Afrique de l’organisation patronale, s’est efforcé de répondre.
S’agissant de la Chine, Philippe Gautier a confirmé que, lors de la visite du Premier ministre Li Keqiang en juillet 2015 en France, « Manuel Valls et son homologue ont souhaité que leurs deux pays travaillent ensemble en Afrique ». Mais sur la mise en œuvre d’une telle coopération, on marche à petit pas et le dirigeant de Medef International s’est montré très prudent.
« Il faut du temps pour ce type de partenariat », a-t-il ainsi lâché, ajoutant : « au départ, il s’agissait de créer un fonds commun. Çà se poursuit, mais il faut identifier les secteurs d’intervention, car on ne peut pas venir les bagages vides sans savoir ce que veulent les Africains ». Il a aussi révélé qu’une rencontre à Dakar entre la France et la Chine prévue au départ en juin avait été reportée une première fois à septembre et une deuxième fois à nouveau à la demande de la Chine.
« On est meilleur que l’Allemagne et le Royaume-Uni »
Quant au partenariat avec les pays du Golfe sur l’Afrique, Philippe Gautier s’est montré un peu plus précis, sans doute parce que dans le cadre d’une telle association, les Africains ont déjà indiqué leurs priorités : la formation, le contenu local, la montée en gamme dans la chaîne de valeur. « On reste dans les idées », a-t-il, toutefois, prévenu, d’autant que l’Arabie Saoudite a annoncé un plan de diversification, appelé Vision Arabie 2030, projet économique post-pétrole et que « les fonds vont travailler dans ce cadre ». En ce qui concerne la France, « on doit s’inscrire dans ce mouvement, a insisté le dirigeant du Medef, on travaille ainsi avec la Banque mondiale pour l’Afrique, on a déjà un programme sur le Congo ».
Pour rappel, en marge du Forum économique Investir au Congo Brazzaville (ICB 2015), qui s’est tenu les 19 et 20 novembre 2015 à Brazzaville, la Banque mondiale et Medef International ont engagé avec ce pays le Projet d’appui à la diversification de l’économie (Pade), visant à promouvoir le secteur privé congolais et des coopérations avec son homologue français dans des secteur bien définis : agroalimentaire, transformation du bois, transport et logistique, tourisme, BTP, artisanat et sous-traitance des grands projets.
« La France a un savoir-faire, une expérience en Afrique. On est meilleur dans ce domaine que l’Allemagne et le Royaume-Uni », a encore affirmé le Philippe Gautier, qui estime qu’à « des coopérations secteurs privé africain/secteur privé français ou européen peuvent s’ajouter des fonds du Golfe et des États-Unis ». Et d’ailleurs, selon lui, « il faut voir çà émerger dans les prochaines années ».
François Pargny
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