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Risque pays : 10 nouveaux émergents « talonnent » les BRICS, selon Coface

Après les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et les Civets (Colombie, Indonésie, Vietnam, Égypte, Turquie, Afrique du Sud), voici les PPICS pour Philippines, Pérou, Indonésie, Colombie, Sri Lanka, un groupe de cinq pays qui « accélèrent leur développement », selon la Compagnie française d’assurance crédit à l’export (Coface). A cet ensemble de nations d’Asie et d’Amérique latine, Coface ajoute encore cinq autres « petits émergents », dont un État d’Asie, le Bangladesh, et quatre d’Afrique : Kenya, Tanzanie, Zambie et Éthiopie.

Coface estime que ces 10 « nouveaux émergents » vont progressivement remplacer les BRICS. D’une part, parce que « la croissance potentielle est accélérée et élevée (supérieure à 4 % en moyenne) », que ces économies sont « relativement diversifiées (la part de l’export de matières premières dans le produit intérieur brut/PIB est inférieure à 40 %) » et « résilientes aux chocs de croissance (la croissance a baissé de moins de dix points en 2009, sans être négative). D’autre part, les 10 possèdent tous des capacités de financement suffisantes pour leur développement. En particulier, ils présentent un taux d’épargne d’au moins 10 %, un seuil jugé indispensable pour soutenir l’investissement.

 

Le Ghana et le Vietnam exclus des « nouveaux émergents »

C’est ainsi que le Ghana a été exclu de la liste. Bien que promettant une croissance économique très forte, le petit pays d’Afrique de l’Ouest, riche en pétrole et en or, doit importer, faute d’épargne suffisante. Du coup, les comptes extérieurs se dégradent et le pays est vulnérable. De même pour le Vietnam, expliquait, le 25 mars, lors d’une conférence de presse, Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. Cette nation asiatique « n’a pas de problème de financement externe et son taux d’épargne est bon. En revanche, son système financier est hors de contrôle, le crédit y a explosé et les entreprises publiques y sont surendettées ».

En moyenne, les 10 « nouveaux émergents » devraient afficher une croissance de 6 % cette année, selon Julien Marcilly (notre photo), responsable risque pays. Ce qui différencie les PPICS de leurs cinq suivants, c’est la qualité de l’environnement des affaires. Sur une échelle allant de A, pour la meilleure note, à D, qui est l’évaluation la plus basse, la Colombie est classée en A4 et les quatre autres PPICS en B, « ce qui est un niveau comparable au Brésil et à l’Afrique du Sud, placés en A 4, ou à la Chine, l’Inde et la Russie, classées en B », pointe Julien Marcilly.

« De notre expérience dans les minéraux, l’automobile et les télécommunications, la Colombie montre une qualité de paiements correcte, un accès à l’information suffisant. A cet égard, on la place en Amérique latine tout de suite après le Brésil, même si nous notons encore un manque de transparence des sociétés. En outre, la classe moyenne y progresse toujours et consomme et il suffit de se rendre à Medellín pour se rendre compte de la croissance et de l’investissement en Colombie », soutient Joël Paillot, directeur de l’Arbitrage groupe.

Par rapport aux PPICS, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Éthiopie proposent un potentiel équivalent, mais l’environnement des affaires y est beaucoup moins favorable, avec des évaluations allant de C à D, c’est-à-dire de difficile à très difficile. « Ces cinq là mettront sans doute plus de temps pour profiter de leur potentiel », conclut Julien Marcilly.

 

Les « grands vieux émergents sont en difficulté »

Quant aux « grands vieux émergents, comme les BRICS et la Turquie, ils sont en difficulté », juge Yves Zlotowski. Selon Coface, la hausse du PIB des BRICS devrait être « inférieure en moyenne de 3,2 points par rapport à la croissance moyenne enregistrée sur la décennie précédente ». Pour Laura Briant, économiste de Coface, et Julien Marcilly, qui ont réalisé une étude intitulée « Quels pays émergents prendront le relais des BRICS ? » (voir fichier attaché : panorama Coface), « malgré la dynamique toujours favorable de la consommation, ces pays souffrent désormais de contraintes d’offres : le tassement de l’investissement traduit le fait que les entreprises locales ne disposent plus de capacités de production suffisantes pour répondre à cette demande forte ».

A cette crise de l’offre, Julien Marcilly en ajoute une seconde, celle des exportations qui « deviennent moins compétitives par rapport aux pays à faible coût et pas totalement compétitives par rapport aux pays à très forte valeur ajoutée ». Tel est le cas de la Chine, dont, non seulement l’excédent commercial a beaucoup diminué, mais qui a aussi perdu des parts de marché dans les produits à faible valeur ajoutée. Quant au Brésil et à la Russie, Coface vient de les déclasser, l’un passant de A3 avec surveillance négative à A4 et l’autre de B à B avec surveillance négative. Tout comme la Turquie, qui reste en A4, mais avec surveillance négative.

François Pargny

 

 

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