Spécial Régions 2017 : Normandie

« Faire participer les entreprises à la stratégie économique de la Normandie, c’était depuis le début une volonté du Conseil régional », affiche d’emblée la première vice-présidente Sophie Gaugain, à laquelle sont confiés le Développement économique et le soutien aux entreprises. Ainsi, l’Agence de développement Normandie (ADN), que préside le patron de l’exécutif, Hervé Morin, est-elle gouvernée paritairement par les élus et le secteur privé. Le Comité Normandie des conseillers du commerce extérieur de la France, présidée par Luc Lesenecal, patron de Tricot Saint-James, participe également au comité exécutif qui se réunit tous les mois aux côtés de CCI International Normandie, auquel l’ADN délègue le soutien aux entreprises et l’accompagnement à l’international, Business France, Bpifrance et la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).

L’ADN met ainsi en place un programme collectif pour appuyer notamment douze filières jugées stratégiques (agroalimentaire, automobile, aéronautique et spatial, chimie-pharmacie-cosmétique, production d’énergies, filière équine, logistique, construction navale et nautisme, numérique) et décide de la variété des aides à l’export. « Ce dispositif, appelé Impulsion Export pour le conseil, le financement ou les actions à l’export, a été simplifié et ce sont ainsi 200 dossiers qui ont été traités pour un effet de levier de quelque 6,6 millions d’euros », souligne Sophie Gaugain.

S’ajoute Fast Forward Normandie (FFWD), le programme d’accélération de PME innovantes, un dispositif réservé au départ aux entreprises de Basse-Normandie cherchant à développer leurs projets grâce à l’expertise de mentors et qui vient d’être étendu aux sociétés étrangères.

Enfin, « dans le cadre de notre partenariat avec Business France [NDLR, qui gère au niveau national le dispositif des Volontaires à l’international en entreprise (V.I.E)], la Région prend en charge 50 % du montant de l’indemnité mensuelle versée au V.I.E pour un premier contrat et 25 % pour tout renouvellement de contrat ou dans le cas d’un recrutement d’un autre volontaire par la même entreprise », expose la première vice-présidente de Normandie, selon laquelle la barre des 100 V.I.E devrait être franchie d’ici la fin de l’année.
En Normandie, l’attractivité ne se mesure pas seulement dans la capacité à se faire connaître à l’étranger, mais aussi dans l’Hexagone. « Un bureau à Paris, lieu de rencontres pour nos entreprises, a été ouvert et nous sommes aussi en train de construire un réseau d’ambassadeurs à l’étranger », indique Sophie Gaugain.

Par ailleurs, pour l’attractivité, le partenariat avec Business France est un atout pour attirer les investisseurs étrangers en se coordonnant avec les métropoles régionales. Quelque 500 établissements étrangers, représentant entre 38 000 et 40 000 emplois, seraient implantés sur place. Mais évidemment, situé idéalement au sud du Royaume-Uni, la Normandie espère encore bénéficier du Brexit pour recueillir de nouveaux investisseurs. À cet égard, Hervé Morin « annoncera en automne une stratégie économique dans le contexte du Brexit, avec des dispositifs innovants », promet Sophie Gaugain. Jusque-là, le Conseil régional entend bien garder le secret.

François Pargny

 

 

Maîtres mots, compétitivité et  simplification

 

Question d’image, pourrait-on dire ! Le défi pour la Normandie est « de s’affirmer comme une région compétitive », peut-on lire dans le SRDEII. « Il faut une meilleure attractivité », y précise-t-on. Les investissements directs étrangers sont ainsi présentés comme une composante majeure de l’ouverture régionale à l’international, qui « n’est plus une option », y décrète-t-on. C’est une « stratégie », il faut analyser les marchés internationaux, jouer de l’excellence de la région et mettre en avant les champions cachés.

L’action à l’international se traduira par :
• le développement d’actions collectives – organisation d’un évènement annuel et création d’un agenda normand de l’international ;

• un accompagnement conjoint avec l’AD Normandie, CCI International, les collectivités et Business France sur l’importance des aides régionales et particulièrement des VIE (Volontariat International en Entreprise) ;

• le développement des actions d’influence : remise d’un « kit export avec argumentaire » aux représentants de la Normandie, accentuer les réseaux normands à l’étranger et les animer – création d’un réseau d’ambassadeurs de la Normandie ;

• la promotion de l’excellence (gastronomie, métiers d’art, label EPV) ;

• la cohérence de « la marque Normandie » sur les salons internationaux ;

• la promotion de l’offre économique, académique et territoriale de la Normandie pour attirer les entreprises et porteurs de projets ;

• le développement de l’image touristique de la Normandie pour en faire une marque bénéficiant aux autres secteurs économiques ;

• l’accompagnement des entreprises dans la structuration de leurs actions à l’international (portage à l’export, développement à l’international…) ;

• la promotion de l’Esri (Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation) ;

• le renforcement des partenariats avec les établissements étrangers les plus prestigieux ;

• la promotion des startups normandes, notamment par une présence forte aux salons internationaux dédiés ;

• le développement des liaisons transmanche ;

• le développement des pratiques de benchmarking pour s’approprier des initiatives novatrices conduites ailleurs en France et dans le monde.
Pour réaliser toutes ces missions, la Normandie s’est efforcée d’instiller de la simplification avec, entre autres :

• La mise en place d’un guichet unique : l’AD Normandie est l’interlocuteur unique de l’entreprise, de la définition de son projet jusqu’à l’octroi et le versement de l’aide régionale. Chaque entreprise dispose d’un contact parmi les chargés d’affaires de l’agence.

• La concentration des aides, dont le financement d’une action, appelée Impulsion Export.