fbpx

Guide business Gabon 2014

Le Gabon affiche sa volonté de devenir un pays émergent à l’horizon 2025. Il développe ainsi ses grandes infrastructures, comme les routes et les zones économiques. Et diversifie son économie – notamment dans l’industrie. 

Plus de quatre ans après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Odimba, le Fonds monétaire international (FMI) pense que « le miracle économique » est toujours possible au Gabon. Le FMI, ne prévoit-il pas que le produit intérieur brut (PIB) sera en hausse de 6,8 % cette année. Plus encore, le PIB devrait poursuivre sur sa lancée pendant plusieurs années (voir ci-dessous les chiffres clé). Un optimisme qui peut surprendre, tant ce petit pays d’Afrique centrale, accroché à sa rente pétrolière, a pu décevoir dans le passé. Mais Ali Bongo Odimba s’est engagé à transformer le Gabon en une économie émergente à l’horizon 2025. Et, dans cette perspective, le successeur et fils d’Omar Bongo a présenté aux bailleurs de fonds et aux investisseurs, locaux et internationaux, un plan très ambitieux, le Plan stratégique Gabon Emergent (PSGE), comportant toute une kyrielle de projets de modernisation dans les infrastructures et de diversification dans les grandes filières d’activité : l’agriculture, avec le « Gabon vert », l’industrie, avec le « Gabon industriel », et les services, avec le « Gabon des services » (lire à cet égard le Guide Business Gabon 2013, n° 1933 du 7 mars 2013).
 
Le PSGE est ambitieux. Trop ambitieux. Le gouvernement a dû réduire la voilure à une trentaine de grands projets d’infrastructure. Reste que le président a réussi à impulser un nouveau souffle, certes encore timide, mais depuis 2011, les opérateurs économiques, tant locaux qu’étrangers, notent un « frémissement » dans l’activité. Des propos que confirme Frédéric Dumas, le patron d’une PME de Libreville, Cetra (forage d’eau, fondations, fourniture d’équipements…). « Toutes les semaines, nous sommes contactés par des entreprises internationales, plutôt dans le bâtiment-travaux publics, dont une partie – des portugaises, des françaises et même d’Amérique latine – veut s’implanter au Gabon », confie ce Français établi sur place.
 
Les affaires sont si florissantes que Cetra n’hésite à pas renforcer son parc de machines. En fait, tout en privilégiant l’acquisition de nouveaux matériels nécessaires à sa croissance actuelle, l’entreprise se projette vers l’avenir. Elle envisage ainsi, dans un avenir proche, de déménager à l’extérieur de la capitale, près de la zone franche de Nkok, afin d’y produire des ensembles mécaniques. « Et surtout, souligne Frédéric Dumas, « cette implantation nous permettra d’être plus proches géographiquement de nos clients qui opèrent à l’intérieur du territoire ». Alors quand on lui parle des contraintes financières d’un État, qui a du mal à payer ses fonctionnaires, Frédéric Dumas garde son optimisme « Moi, ce que je vois, c’est que mon carnet de commandes est plein et que de plus en plus de sociétés internationales sur place font appel à nos services », se félicite ce jeune patron de 39 ans.
 
Récemment, plusieurs dossiers, portant sur les infrastructures ou le développement de Libreville, ont avancé. Dans une « Etude de synthèse sur le développement urbain au Gabon, à Libreville et Port-Gentil », parue en janvier, le Service économique (SE) français présente plusieurs grands projets du Grand Libreville, pilotés par l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), établissement public industriel et commercial (Epic) confié à l’américain Bechtel par la présidence de la République, pour « constituer la vitrine architecturale » de la capitale. 
Y figurent notamment la construction d’un lieu futuriste sur le site de l’ancien port de Libreville, Port-Môle, avec des espaces publics, des structures hôtelières, commerciales et de loisirs, et le réaménagement de Champ Triomphal, boulevard qui longe une partie des ministères jusqu’à la Cité de la démocratie, à l’entrée de l’aéroport international. En juin 2013, la société China Harbour Engeneering a empoché un contrat de 120 millions de dollars pour la transformation, l’agrandissement et l’aménagement du Port Môle. La superficie de ce nouveau quartier central passerait ainsi de 4 à 43 hectares (ha). Les travaux de remblaiement sur berge ont commencé, tout comme l’élargissement des routes existantes, alors que le tracé de nouvelles voies est réalisé.
 
Dans la cité de la Démocratie, le centre de congrès va être réhabilité par une société turque, un golf réalisé par Grégori International, une entreprise de Toulouse déjà retenue en 2013 pour la rénovation de la pelouse du stade d’Agondgé. Pour l’aménagement des lots, a été sélectionnée la société Ingerop, qui travaille avec un autre cabinet français basé à Barcelone et l’entreprise Deloitte pour la partie juridique et financière.
 
En ce qui concerne les aéroports, les études sont lancées pour une nouvelle aérogare à Libreville. Total va contribuer à la construction d’une aérogare à Port Gentil. Allongement des pistes et réalisation d’un câble de fibres optiques entre la capitale et la métropole économique sont aussi prévus. L’entreprise China Road & Bridge Corporation a encore conclu le contrat de réalisation de la route Port Gentil-Ombooué (sud-est). Dans le rail, en marge d’une étude prospective sur les chemins de fer au Gabon, une étude a été lancée pour la faisabilité d’une liaison entre Port Gentil, Ombooué, la voie du Transgabonais jusqu’à la mine de fer de Belinga.
 
En revanche, deux autres projets, pourtant emblématiques du nouveau Gabon que veut créer le chef de l’État – les zones économiques spéciales (ZES) de Nkok, à 27 kilomètres de Libreville, et de l’île de Mandji, près de Port-Gentil – « stagnent, selon un observateur, depuis un an ». Dépendant directement de la présidence de la République, la ZES est une zone franche qui doit abriter toute une série d’industries de transformation, contribuant à ainsi la réalisation de la deuxième déclinaison du PSGE, le Gabon industriel. La zone de Nkok est gérée par Olam Gabon, filiale du groupe singapourien Olam International, dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). D’après l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), 63 entreprises, représentant des promesses d’investissements de 1,7 milliard de dollars, y auraient confirmé à ce jour leur implantation, dont une quarantaine dans le secteur industriel (bois, métallurgie, BTP, traitement minier, industries légères). Un chiffre qui n’a pas évolué depuis un an.

Quant à la ZES de Mandji, « il faut être patient. La phase de terrassement est toujours en cours et je suis persuadé que de nombreuses entreprises pétrolières et parapétrolières, notamment françaises, établies à Port Gentil s’intéresseront dans le futur à cette zone si les conditions qui leur sont proposées correspondent à ce qu’elles souhaitent », juge Didier Lespinas, président de la section Gabon des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF). Le projet le plus avancé à l’heure actuelle est l’usine GFC (Gabon Fertiliser Company), à laquelle Olam participe à hauteur de 62,9 %, avec l’indien Tata (25,1 %) et la République gabonaise (12 %). Cette unité de fabrication d’engrais devrait être opérationnelle « fin 2015 – premier trimestre 2016 », expliquait-il y a un au Moci le patron d’Olam Gabon, Gagan Gupta. Le gouvernement prévoit aussi d’implanter à Mandji un complexe de transformation du fer, appelé Gabon Steel.

Dans sa volonté d’industrialiser le pays, l’État a déjà invité Comilog (Eramet) à utiliser au mieux le manganèse de la mine de Moanda pour produire des alliages et développer une filière sidérurgique. « La construction du complexe, appelé C2M, qui transformera le minerai en manganèse métal et en silico-manganèse, va démarrer cette année », assure Dominique Grancher, chef du Service économique à Libreville. D’après le ministère des Mines, l’unité pilote sera exploitée à partir de septembre 2016. Ce grand projet doit ainsi permettre d’exporter des produits semi-finis dans le monde entier.

François Pargny

 

Chiffres clés

Superficie : 267 670 km² 
Population : 1,6 million d’habitants
Produit intérieur brut (milliard de francs CFA)
 : 9,527 en 2012, 10,32 en 2013, 12,856 en 2017
Croissance économique (%) : 6,1 en 2012, 5,9 en 2013, 6,8 en 2014, 6,9 en 2015, 7,1 en 2016, 7,5 en 2017
Inflation : 3 % par an de 2012 à 2017
Exportations de marchandises (milliard de dollars) : 9,93 en 2012 10,5 en 2013, 9,7 en 2017
Importations de marchandises (milliard de dollars) : 3,5 en 2012, 3,8 en 2013, 4,4 en 2017

Sources : autorités gabonaises, FMI

Dernière édition

Bienvenue !

Connectez-vous

Créer un compte

Merci de compléter le formulaire

Réinitialisez votre mot de passe

Veuillez saisir votre nom d'utilisateur ou votre adresse e-mail pour réinitialiser votre mot de passe.