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Guide business Congo 2014

Le Congo affiche ses ambitions : devenir un pays émergent à l’horizon 2025. Un objectif qui passe par la réalisation du premier Plan national de développement (PND). Ses principaux axes : la diversification économique, la construction d’infrastructures performantes et l’autosuffisance alimentaire. Comment en saisir les opportunités ? Décryptage.

Dans son document stratégique Vision 2025, le Congo s’engage à devenir une économie émergente à cet horizon. Une ambition concrétisée pour la période 2012-2016 par le Plan national de développement (PND), prévoyant la réalisation de grands projets de modernisation des infrastructures, notamment dans le transport et l’énergie, dans l’industrie, la formation professionnelle et les secteurs sociaux : éducation, santé. 

C’est l’Agence pour la promotion des investissements (API) qui est chargée de mettre en musique le PND et de piloter la diversification économique. Alors que le pétrole représente encore 62 % de la richesse nationale, son poids devra tomber à 52 % en 2016 et, à cette date, le secteur minier devra compter pour 25 %. Le Congo s’apprête à revoir son code minier et les recherches engagées essentiellement par des firmes étrangères pourraient permettre, en cas de réussite, à ce que le Congo entre dans le cartel des pays miniers en 2014. « Les recherches au stade actuel ont prouvé que nous avons d’importants gisements en fer de classe mondiale ; ce qui pourrait même classer le Congo au premier rang en Afrique centrale. Nous avons des phosphates de classe mondiale, tout comme la potasse où nous pourrons devenir le treizième producteur mondial », se réjouit ainsi Louis Marie Djama, directeur général des Mines.

Ainsi, la mine de Mayoko-Moussondji dans la Lékoumou (sud-ouest), opérée par la société Congo-Mining (groupe Equatorial Ressources), posséderait des réserves prouvées de plus 767 millions de tonnes de fer enrichi à 64 %.

Autre projet qui devrait commencer en 2014, l’exploitation du fer de Nabemba-Mbalam à Yangagou dans la Sangha (nord-est) tenu par Congo-Iron, filiale de la société australienne Sundance. « Il s’agit d’un gisement ferreux à haute teneur avec des réserves exploitables confirmées de 437 millions de minerais à 62 % de fer », d’après Congo-lron.

« La production annuelle sera de 35 millions de tonnes. La Chine, qui a consommé à elle seule 1 milliard de tonnes de fer en 2012, sera notre marché de prédilection », annonce Aimé Emmanuel Yoka, directeur général de Congo-Iron, précisant que ce projet s’étend jusqu’au Cameroun voisin.

Principal handicap pour diversifier l’économie, le mauvais état des infrastructures (quand elles existent), en particulier, la liaison ferrée (510 kilomètres) entre la capitale économique cité portuaire, Pointe-Noire, et la capitale politique, Brazzaville. C’est pourquoi le gouvernement mise aujourd’hui sur la construction d’un chemin de fer transcongolais (du nord au sud) et d’un port minéralier (un accord de financement a été conclu avec la Chine) pour l’évacuation des minerais. À la Société financière internationale (SFI), Henri Rabarijohn met, toutefois, en garde : « Il faut plus de 110 % du budget actuel du Congo pour financer toutes les infrastructures nécessaires au transport et à l’évacuation des mines de fer. Soit 31 % du PNB du pays ».

Dans le domaine routier, le Congo construit depuis 2007 une voie parallèle à la ligne du chemin de fer. Son premier tronçon de 160 kilomètres, mis en service entre Pointe-Noire et Dolisie (troisième ville du pays), a bénéficié d’un accord-cadre avec la Chine. La route doit finalement aboutir au port fluvial à Maloukou (en amont de Brazzaville) où se dresse une zone industrielle de 16 usines spécialisées dans la céramique, réalisée par la société brésilienne Asperbras. Plusieurs chantiers de routes à dimension régionale ont été lancés, par exemple entre le nord-ouest du Congo et la frontière gabonaise, et la route Ketta-Djoum à la frontière du Cameroun (312 kilomètres). Les études de faisabilité du pont-route-rail Brazzaville-Kinshasa-Ilebo en République démocratique du Congo (RDC) ont également été bouclées avec l’expertise de la Banque africaine de développement (BAfD).
Autre priorité, Pointe-Noire : premier port en eau profonde du Golfe de Guinée, il est aussi la principale porte d’entrée des biens destinés au Congo et aux pays voisins enclavés comme la République centrafricaine. Cet ouvrage est au cœur du Programme d’investissement prioritaire (PIP) de 60 milliards de Francs CFA (91,2 millions d’euros) financé par l’Agence française de développement (AFD), la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et la Banque européenne d’investissement (BEI).

Le groupe Bolloré a décidé en 2009 d’injecter au moins 370 millions d’euros dans le cadre de la concession du terminal à conteneurs de ce port pendant 27 ans. « Depuis 2009, les investissements de Bolloré sont à peu près de 180 millions d’euros sur un total prévu d’environ 370 millions d’euros à terme lorsque nous aurons fini les travaux et d’installer les portiques (NDLR : sur huit portiques prévus, deux sont déjà opérationnels) », relève Michel Antonelli, directeur général de Congo Terminal, une société chargée de la gestion quotidienne du port. « Le nombre de conteneurs manipulés en 2009 était de 29 000 environ ; en 2012, on en a manipulé 500 000 et l’objectif pour 2013 est d’en manipuler 600 000 », expose-t-il.

Plaque tournante de l’activité pétrolière, Pointe-Noire a été retenu pour accueillir une des quatre Zones économiques spéciales (ZES) que le Congo envisage de créer pour diversifier son économie. « Avec sa ZES, Pointe-Noire préservera son statut (…) de haut lieu de l’exploitation de l’or noir, en abritant un port pétrolier et une raffinerie qui aura une capacité annuelle de traitement de 5 millions de tonnes de produits pétroliers. La nouveauté : la construction d’un port minéralier », annonce avec enthousiasme Alain Akouala Atipault, ministre à la présidence chargée des ZES. « On exportera et on traitera également sur place le fer et la potasse. Ça sera un grand pas dans le développement de notre industrie », ajoute-t-il.

Trois autres ZES seront construites à Ollombo-Oyo (centre-nord), avec un accent sur l’économie verte, et dans la Sangha (nord) où seront exploitées les mines de fer, d’or et de diamant. Pour Brazzaville, les autorités prévoient un recentrage financier et industriel, avec la création de « banques fortes » qui travailleront en devises. En face de Brazzaville se trouve Kinshasa, capitale de la RDC, où le dollar est plus prisé que la monnaie locale.

S’agissant du pétrole, qui demeure l’atout majeur du Congo, dès 2015, le nouveau gisement de Moho-Nord, opéré par Total, va atteindre une vitesse de 140 000 barils par jour. En outre, le Congo et l’Angola ont conclu en 2012 un accord en vue d’une exploitation commune du gisement de pétrole offshore Lianzi, à la frontière maritime entre les deux pays, qui sera assurée par la société américaine Chevron.

Selon Katia Mounthault-Tatu, directrice des Relations publiques et institutionnelles de Chevron, « les premières huiles de Lianzi sortiront en 2015. Après avoir mesuré tous les risques, Chevron va apporter un investissement de 2,5 milliards de dollars dans ce projet ». Dans le bois, deuxième secteur de l’économie, 85 % des grumes coupées sont aujourd’hui sciées ou transformées sur place. Toutefois, la majeure partie du bois produit dans le septentrion passe par le port de Douala au Cameroun, après avoir parcouru près de 1 250 kilomètres. Un manque à gagner pour l’économie congolaise.

Par ailleurs, au moins 60 % des PME fonctionnent avec des générateurs, selon la Banque mondiale. Le déficit de la production électrique reste ainsi un handicap majeur, malgré les investissements déjà consentis : 340 millions de dollars (dont 85 % de prêts chinois) dans le barrage d’Imboulou (120 mégawatts, opérationnel depuis 2011) et 600 millions de dollars (du groupe italien ENI) dans la centrale à gaz de Pointe-Noire (300 mégawatts, inaugurée fin 2011).

Dernière ambition dévoilée par la Vision 2025, parvenir à l’autosuffisance alimentaire dans un pays qui n’exploite que 2 % de ses surfaces arables. En 2011, le Congo a concédé 80 000 hectares de terres exploitables à une quinzaine de fermiers sud-africains dans deux régions du sud-ouest du pays pour la production du maïs. De son côté, la société malaisienne Atama Plantation va investir 567 millions d’euros pour produire assez d’huile de palme pour limiter la dépendance du pays. En rythme de croisière, la filiale du groupe malaisien Wahsoeng Corporation Berhad devrait sortir 720 000 tonnes par an. Ce qui permettrait d’alléger le budget national du fardeau des importations.

Laudes Martial Mbon, à Brazzaville

 

Chiffres-clés

Superficie : 342 000 km²
Population : 4 millions d’habitants
Produit intérieur brut (PIB) : 10,7 milliards d’euros
Croissance économique : 6,4 %
Inflation : 4,5 %
Source : FMI (prévisions 2013)

 

Grands projets dans les infrastructures, le pétrole et les mines

Les projets d’investissement sont légions, le plus emblématique étant le pont entre la capitale de la République du Congo, Brazzaville, et celle de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, distantes de seulement quatre kilomètres. Pointe-Noire, la cité portuaire est aussi la capitale économique, qui doit être reliée à Brazzaville par une liaison rail-route de qualité. Elle dispose d’une zone pétrolière offshore. Le Congo doit aussi être doté de centrales électriques et certaines mines commencent à être exploitées (fer, potasse).

Pour voir la carte cliquer ici

 

 

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