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Guide business Australie 2015

Dans ce pays minier à l’économie résiliente, le pouvoir d’achat élevé et le dynamisme de la consommation sont des avantages considérables. Certains secteurs sont particulièrement prometteurs : les infrastructures, l’agrobusiness ou les nouvelles technologies. Enfin, la position géographique de l’Australie en Océanie est un atout à ne pas négliger pour rayonner en Asie, notamment en Chine.

18 000 kilomètres ; 24 heures d’avion ; entre 8 et 10 heures de décalage horaire : l’Australie est bel et bien au bout du monde. Cet éloignement est l’un des tout premiers freins pour les Français, exportateurs comme investisseurs, rapportent les acteurs économiques français installés en Australie. Mais c’est un faux problème, assurent-ils. Et à Business France, à la Chambre de commerce et d’industrie franco-australienne (Facci) comme à l’ambassade, on regrette que les Français ne soient pas plus nombreux à franchir le pas. « Il y a une grande méconnaissance de l’Australie » de la part des Français, déplore François Romanet, président de la Facci.

Pourtant, avec un produit innovant, un bon prix, une prospection sérieuse, les Français qui tentent leur chance réussissent en Australie, assurent ces acteurs économiques. Les grandes entreprises françaises ont bien compris l’intérêt de ce marché : quasiment tout le CAC 40 y est implanté et plusieurs grands noms sont des leaders dans leur domaine : Accor, Sodexho, Pernod Ricard, etc. Pour François Diethelm, président de la section Australie des CCEF (Conseillers du commerce extérieur de la France), le fort pouvoir d’achat des Australiens et le dynamisme de la consommation représentent la première raison de s’intéresser à ce marché.

Et ce, même si l’Australie, 12e puissance économique mondiale, ne compte que 23,6 millions d’habitants. « Mieux vaut un marché dynamique de taille modeste qu’un pays plus important à la croissance en berne », met en avant François Diethelm.  Les grands exportateurs de champagne, en particulier Pernod Ricard, ne diront pas le contraire. En 2014, après plusieurs années de forte croissance, les exportations de champagne ont augmenté de plus de 8 % vers ce pays, qui est le 3e marché hors Union européenne pour le prestigieux vin effervescent.

C’est en Australie que le champagne Mumm, l’une des plus célèbres marques du groupe, est le plus vendu, après la France. « C’est un marché prometteur », selon Julien Hemard, directeur général de Pernod Ricard dans le Pacifique. Le niveau de vie en Australie est l’un des plus hauts du monde ; le PIB par habitant est, par exemple, le cinquième plus élevé. « Le boom minier a pleinement profité au pouvoir d’achat des Australiens », souligne François Diethelm. Une autre bonne nouvelle pour les exportateurs est la revalorisation du dollar australien par rapport à l’euro en 2015 (plus 10 % entre fin 2014 et mai 2015).

L’Australie fait figure d’exception parmi les pays de l’OCDE, avec ses 25 années de croissance ininterrompue. Même si la situation s’est dégradée ces dernières années avec la fin du boom des matières premières et le ralentissement de la croissance de la Chine, premier partenaire commercial de l’Australie, les performances économiques du pays restent enviables. Le taux de chômage a atteint en janvier 6,3 %, son plus haut niveau depuis 11 ans, et a légèrement baissé depuis. Le gouvernement table sur un taux de croissance du PIB de 2,75 % en 2015/2016, puis 3,25 % en 2016/2017.

Afin de faire face à la fin de l’âge d’or minier, le gouvernement cherche des relais de croissance pour le pays, ce qui pourrait offrir de nouvelles opportunités aux entreprises françaises souhaitant faire des affaires en Australie, aussi bien dans les services, que dans l’agrobusiness ou les nouvelles technologies. Le Premier ministre Tony Abbott a, par exemple, fait de la modernisation des infrastructures une priorité, alors que la croissance démographique australienne, portée par une immigration choisie, est l’une des plus importantes parmi les pays riches (en 2050, les Australiens devraient être 45 millions). L’Australie mise plus que jamais sur l’Asie et peut donc représenter pour des Français un marché stratégique dans leur positionnement en Asie-Pacifique.

L’ambassadeur de France Christophe Lecourtier prend l’exemple des deux groupes agroalimentaires français implantés en Australie, Pernod Ricard et Lactalis : « Ils ont tous deux justifié leurs investissements par les perspectives offertes par l’exportation à partir d’Australie vers les marchés asiatiques et en particulier la Chine ». Pour les PME également l’île-continent peut être une plateforme vers l’Asie. Dans le secteur des infrastructures, Marais Laying Technologies, filiale en Australie de S.A Marais, « regarde vers le marché du sud-est asiatique » depuis Sydney. « Nous regardons des opportunités pour accompagner certains de nos clients australiens, qui auraient des projets dans ces pays », explique Gaël Courcoux, le directeur de l’entreprise, qui a développé une machine qui tranche et dépose des câbles.

Le gouvernement australien a fait de la région Asie-Pacifique l’axe privilégié de sa stratégie de négociation commerciale. L’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) a absorbé en 2014 83,8 % des exportations australiennes contre 4,6 % pour l’Union européenne. Et comme le souligne l’ambassadeur, « l’insertion croissante de l’Australie dans la zone Asie Pacifique va s’accentuer, en raison d’accords de libre-échange signés en 2014 avec la Corée du Sud, le Japon et la Chine ». « Ce contexte favorable peut profiter aux entreprises françaises qui ont su développer des partenariats industriels ou technologiques avec les entreprises locales pour exporter en Asie à partir de l’Australie », note le Service économique de l’ambassade de France.

« Les accords de libre-échange ont augmenté l’intérêt des entreprises françaises » pour l’Australie, explique un porte-parole d’Austrade, l’agence gouvernementale australienne pour le développement du commerce et des investissements. Cela concerne aussi bien des entreprises souhaitant investir en Australie pour la première fois, que celles voulant augmenter leur présence dans le pays, en particulier pour l’export, précise-t-il. « Ces accords de libre-échange permettent de développer des liens avec l’Asie beaucoup plus forts que ce qu’il est possible de faire depuis l’Europe », vante le porte-parole d’Austrade. L’accord de libre-échange avec la Chine doit entrer en vigueur d’ici la fin de l’année. Canberra négocie d’autres accords de libre-échange.

Des discussions sont en cours avec l’Inde. De même, lors du sommet du G20 que l’Australie a accueilli en novembre 2014 à Brisbane, il a été question d’un accord avec l’Union européenne. Le président François Hollande s’y est déclaré favorable, lors de la visite d’État dans le pays qui a suivi le G20. Une raison supplémentaire de s’intéresser à l’Australie, même s’il s’agit encore d’un projet à long terme.

Une enquête réalisée par Caroline Taïx, à Sydney

Chiffres clés (2014)

Superficie : 7 692 024 km2
Population (sept 2014) : 23,6 millions
Produit intérieur brut (2014) : 1 444 milliards de dollars US (+ 2,7 %)
PIB par habitant (2014) : 61 934 dollars US
Inflation (mars 2015) : 1,3 % Chômage (avril 2015) : 6,2 %
Importations (2014*) : 171,558 milliards d’euros, dont 20,63 % en provenance de Chine
Exportations : (2014*) 180,667 milliards d’euros, dont 33,59 % vers la Chine
Stock d’investissements directs étrangers (2014**) : 482,7 milliards d’euros, dont Etats-Unis, 23,7 % ; Royaume-Uni, 12,7 % ; Japon, 9,6 % ; Pays-Bas, 5,6 % ; Chine, 4,4 %. La France est 14e, avec une part de 0,8 %…

Sources : Reserve bank of Australia, Australian bureau of statistics and Department of foreign affairs and trade, GTA/GTIS* et AT Kearney’s FDI Confidence Index **

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