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Secteurs porteurs : infrastructures, eau, banques…

Les nouveaux chantiers d’infrastructures promis par le gouvernement aiguisent l’appétit. D’autres opportunités se présentent dans l’eau ou le secteur bancaire.

Infrastructures : d’importants nouveaux projets


Le plan de relance 2010-2014, que le gouvernement algérien a doté d’un chèque de 286 milliards de dollars, entre dans sa troisième année. De grands chantiers de construction continuent d’être lancés.
Depuis le démarrage du plan de relance 2010-2014, aucune précision n’a été donnée sur son état d’avancement global. Seule certitude, sur un montant total de 286 milliards de dollars, 130 milliards correspondent à des projets inscrits dans le précédent plan 2004-2009 et 156 milliards à de nouveaux projets. 

S’agissant des 130 milliards de dollars, affirme une source du ministère algérien des Finances, cette partie du plan est « en très grande partie engagée » et devrait permettre d’aboutir à la livraison des nombreux chantiers ayant connu des extensions ou accusé des retards de livraison ces dernières années. 
Au cours du dernier trimestre 2012, plusieurs infrastructures d’envergure devraient être achevées, comme l’autoroute Est-Ouest ou les tramways d’Oran et de Constantine. D’autres, dans l’hydraulique et la construction de barrages notamment, devraient être inaugurées au courant du premier trimestre 2013. 

Concernant les 156 milliards de dollars de nouveaux projets, une part de 40 % est réservée aux projets structurants et à l’amélioration du secteur public : santé, eau, éducation, travaux publics. Quelque 31 milliards de dollars seront consacrés à la modernisation du réseau routier et des capacités portuaires et 28 milliards au chemin de fer, au transport urbain et à l’infrastructure aéroportuaire. 

Le réseau ferré national devrait atteindre les 6 000 km en 2014 et dépasser les 10 600 km en 2016, selon le ministre algérien des Transports, Amar Tou. Quant à l’usine de fabrication de rames d’Annaba, réalisée dans le cadre d’un partenariat entre l’algérien Ferrovial et le français Alstom, elle entrera en service en 2013 et permettra de satisfaire la demande nationale dans ce domaine, assure le ministre.

Plusieurs contrats importants ont été signés en 2011. Les groupes de construction chinois ont ainsi remporté des affaires en Algérie pour un montant global de 6,4 milliards de dollars, soit 14 % de la valeur totale des contrats chinois signés en Afrique. Parmi leurs réalisations, le centre international de conférences d’Oran et la grande mosquée d’Alger. 

À noter que le plan de relance algérien prévoit plus de 20 milliards de dollars de crédit bancaire bonifié par l’État pour soutenir l’investissement. En 2014, estime l’économiste Abdelhak Lamiri, l’Algérie devrait avoir « consommé 500 milliards de dollars » dans la réalisation d’infrastructures. Le prix à payer pour un développement que tout le monde attend. 

A. A.

200 000 logements prévus en 2012

Les ruptures d’approvisionnement en matériaux de construction et le manque d’entreprises et de main-d’œuvre qualifiées ont freiné l’exécution du programme d’habitat. Toutefois, pour le ministre de l’Habitat, Noureddine Moussa, l’année 2011 a été « exceptionnelle », tant en ce qui concerne le lancement de programmes que la réalisation des chantiers. En l’occurrence, 1,2 million de logements prévus par le plan quinquennal 2005-2009 sont sur le point d’être totalement achevés et 200 000 logements supplémentaires devraient être livrés cette année. 

A. A.

Zones industrielles : cap sur les Hauts Plateaux

En avril dernier à Paris, la directrice générale de l’Agence nationale de la régulation foncière (Aniref), Hassiba Mokraoui, indiquait au Moci que 42 zones industrielles nouvelles seront créées. 
Sur ce total, 27, précisait-elle, seront implantées au nord du pays le long de la rocade Est-Ouest, 10 à proximité de l’autoroute des Hauts Plateaux et 5 dans le sud. Le gouvernement entend faire bénéficier la région des Hauts Plateaux des investissements publics. Il considère notamment que l’accès aux terrains à vocation industrielle est une priorité pour « mettre à niveau » la région des Hauts Plateaux. Des territoires où l’objectif, explique le directeur de l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi), Abdelkrim Mansouri, « est d’encourager l’implantation d’entreprises ».

Dans ces zones, les projets d’implantation de PME-PMI bénéficient d’avantages relatifs à la redevance locative, à l’allégement des charges fiscales et à la bonification des taux d’intérêts appliqués par les banques. Les investissements dans le tourisme, notamment dans les zones oasiennes, le Tassili et le Hoggar, bénéficient également d’une bonification de 3 % et de 4,5 % du taux d’intérêt applicable aux prêts bancaires. Ces facilités, selon l’économiste Malek Serrai, défenseur de l’action du gouvernement, doivent faciliter la création d’entreprises hors des zones littorales et des grandes agglomérations et aider à l’émergence d’un tissu d’entreprises de production. Depuis 2005, le gouvernement a aussi lancé un programme de création de nouvelles agglomérations, comme Hassi Messaoud et El Ménéa au sud ou encore Boughezoul dans la partie nord des Hauts Plateaux.
Les futurs centres urbains doivent devenir des plateformes de développement régional. D’où les investissements engagés dans le chemin de fer, avec notamment l’ouverture de nouvelles lignes comme El Bayadh-Mécheria et Touggourt-Hassi Messaoud. Une nouvelle autoroute, dite des Hauts Plateaux, a aussi été lancée pour relier Tlemcen à Tébessa. En outre, le 9 avril ont débuté les travaux du premier tronçon de la nationale 1. Celle-ci doit être aménagée pour devenir une pénétrante autoroutière entre le nord et le sud, entre Blida et Ghardaïa exactement. Cet ouvrage desservira les régions de Médéa, de Djelfa et de Laghouat et sera relié à la Transsaharienne, à la frontière avec le Niger. 

Y. K.


Eau : la gestion déléguée se développe


Depuis 2001, l’Algérie a dépensé quelque 28 milliards de dollars pour régler ce que le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, appelle gravement une « question de sécurité nationale ». 

Parmi les infrastructures et les équipements dont elle s’est dotée, on dénombre 69 barrages et 15 usines de dessalement. Afin de parvenir à une « gestion pragmatique » de la ressource, estime Abdelmalek Sellal, le gouvernement a recours à un type de PPP (partenariat public-privé) : la « gestion déléguée », qui est concédée à des opérateurs internationaux. Une formule qu’ont su parfaitement exploiter les français Suez Environnement et la Marseillaise des Eaux à Alger et Constantine. 

Le contrat de gestion déléguée signé il y a six ans par Suez Environnement vient ainsi d’être reconduit jusqu’en 2016 pour un montant de 107 millions d’euros. 

À Alger, le groupe français accompagne la Seaal (Société des eaux et de l’assainissement d’Alger) dans sa mission de modernisation du service des eaux et d’assainissement. Le succès du partenariat engagé avec cette entreprise, dépendant des deux principales agences de l’eau dans le pays, l’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national de l’assainissement (Onal), lui a permis d’étendre ses activités à Tipasa en janvier 2012.
 
S. B.


Banques : une ouverture avec des contraintes pour le privé


La principale caractéristique du secteur bancaire est son faible taux de couverture géographique. 
D’après l’Association des établissements bancaires et financiers (Abef), il existe actuellement dans le pays un point bancaire pour 23 000 à 24 000 habitants, sans compter la Poste. L’objectif, assure le délégué de l’Abef, 
Abderrahmane Benkhelfa, est de 1 point bancaire pour 14 000 à 15 000 habitants. Le gisement d’investissement dans le secteur demeure, donc, important. En 2011, la Banque d’Algérie a donné son agrément à 50 nouvelles agences. Mais le réseau s’étend à un rythme qu’on juge encore lent, alors que de nombreuses banques privées, françaises notamment, attendent depuis des années l’autorisation d’ouvrir de nouvelles représentations pour offrir leurs services.

BNP Paribas El Djazaïr, qui dispose d’un réseau de 63 agences, attend ainsi, selon son directeur général, Laurent Dupuch, l’agrément des autorités algériennes pour huit nouvelles agences. 

Pour expliquer ce peu d’empressement des autorités bancaires du pays, l’Abef évoque des « procédures bureaucratiques classiques » et le souci de « régulation » d’un réseau, dont le potentiel de renforcement est de « 70 à 90 agences chaque année ». 

Cependant, bon nombre d’observateurs de la place estiment qu’il s’agit d’« orientations » qui consistent, pour la Banque d’Algérie, à exercer un contrôle plus strict de l’expansion des banques privées. La démarche consisterait selon eux à les maintenir au-dessous du seuil d’environ 20 % et à préserver les parts de marché des banques publiques dans le financement des opérations de commerce extérieur, une activité considérée comme particulièrement rentable. Elle servirait également à orienter l’activité des banques privées vers le financement des PME du secteur privé et le crédit immobilier. 

Dans la dernière note de conjoncture de la Banque d’Algérie sur les crédits à l’économie, on apprend qu’en 2011 près de 8 milliards de dollars ont été alloués aux entreprises publiques. Cette hausse des crédits du secteur public (31,8 % par rapport à 2010), indique de manière fort intéressante l’autorité bancaire, s’est accompagnée d’une hausse plus modérée des crédits aux entreprises privées (13 %). La différence importante de traitement s’explique ainsi : le niveau des prêts aux entreprises publiques a été relevé parce que le gouvernement a souhaité les faire prendre en charge par le Trésor public, dans le cadre des mesures qu’il a retenues pour assainir le secteur public. Réactions somme toute logique, les patrons de la sphère privée, qui réclament la création de « banques d’investissement spécialisées », se plaignent et accusent les banques traditionnelles publiques de ménager leurs crédits et « d’accumuler des surliquidités qui ne servent pas l’économie ».

Pour leur part, les banques privées évitent le débat et soutiennent qu’elles s’engagent toujours à accompagner les dossiers « bankable » et « qualifiés » en matière d’investissement. Côté français, la Société générale d’Algérie (SGA) soutient avoir accordé 232 milliards de dinars (2,34 milliards d’euros) aux entreprises l’an passé. Selon le président de son directoire, Pierre Boursot, la SGA serait le « premier prescripteur », auprès du Fgar (fonds de garantie de crédit au PME) avec 1,3 milliard de dinars de fonds levés pour la création de 25 nouvelles entreprises. Et sa banque aurait affiché fin 2011 un produit net de 14,5 milliards de dinars, en hausse de 27, 2 % par rapport à 2010. 

S. B.

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