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Les PRIE donnent le goût de l’international aux Régions

Après la Bourgogne avec le Parex, trois autres régions du grand est – Franche-Comté, Champagne-Ardenne, Lorraine – se sont dotées d’un plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE). L’Alsace sera en septembre ou octobre la dernière à adopter un PRIE.

Après la Bourgogne, la Franche-Comté, Champagne-Ardenne et la Lorraine, l’Alsace sera la dernière région française dans la zone du grand est de la France à se doter d’un plan stratégique de développement de ses exportations. « Le document devrait être adopté en septembre ou octobre », explique-t-on sur place.

À l’instar de la Franche-Comté, Champagne-Ardenne et la Lorraine, il s’agira d’un plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE), une innovation de Nicole Bricq, quand elle était la ministre du Commerce extérieur (21 juin 2012-31 mars 2014) dans l’équipe conduite par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Par rapport aux conventions régionales d’exportation conclues sous le précédent gouvernement de François Fillon, dans les PRIE, le pilotage de l’internationalisation dans les territoires est confié aux Conseils régionaux. Chronologiquement, le premier PRIE a été adopté en Franche-Comté en novembre 2013, le deuxième en Champagne-Ardenne en janvier 2014 et le troisième en Lorraine un mois plus tard. Quant à la Bourgogne, c’est un cas spécifique. La Région, en effet, bien avant l’initiative de Nicole Bricq, avait déjà mobilisé les différents acteurs et opérateurs du commerce extérieur autour d’un plan commun, appelé Plan d’action régional à l’export (Parex), pour la période 2011-2014. Le Parex étant dans sa dernière année d’exécution, un deuxième Parex – d’après nos informations, le nom de PRIE ne serait pas retenu – devrait lui succéder pour la période 2015-2017. Le 3 juillet, le bilan du Parex 1 sera dressé à Dijon, en présence de la secrétaire d’état au Commerce extérieur, Fleur Pellerin, qui a succédé il y a près de deux mois à Nicole Bricq. Seront également avancées les premières préconisations pour le Parex 2. Le document pourrait alors être finalisé, puis validé par le Conseil régional avant la fin de l’année.

Si l’Alsace n’a toujours pas adopté son PRIE, ce retard relatif par rapport aux quatre autres régions du grand est ne semble pas trouver leur origine dans un déficit de collaboration. « Bien au contraire, par rapport à d’autres régions de l’Hexagone qui ont déjà signé, je vous assure qu’ici les acteurs travaillent mieux ensemble », indique un responsable d’entreprises. La véritable raison de ce retard relatif proviendrait alors de la volonté de la Région, de mener une réflexion prospective globale sur l’avenir de ses territoires, appelée Alsace 2030.

« Du coup, il a fallu réformer le schéma régional de développement économique et, derrière le SRDE, le schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation ou SRDEII, document cadre dans lequel s’inscrit le PRIE », explique le représentant d’une compagnie consulaire. Reste que, comme toutes les autres régions, l’Alsace va dégager des pistes géographiques et sectorielles en fonction des grandes orientations données en son temps par Nicole Bricq, à savoir ses quatre grandes familles de produits – « mieux se nourrir », « mieux vivre en ville », mieux se soigner », « mieux communiquer » – et ses 47 pays prioritaires.
Des réunions de concertation ont déjà été tenues sur le terrain avec des chefs d’entreprise. Et, à l’heure où nous écrivons, « des discussions et des négociations vont être entamées, sous la responsabilité de Martine Mack, la directrice de la Compétitivité et de la connaissance au Conseil régional », précise le dirigeant d’un organisme régional. Donc, à ce jour, aucune décision n’est prise, ce qui n’empêche pas d’avancer certains enjeux fondamentaux pour une région frontalière.

Incontestablement, en raison de sa proximité avec l’Allemagne, la Suisse et aussi la Belgique, l’Alsace est euro-centrée, « peut-être trop », selon un spécialiste du commerce international, pour qui les opérateurs comme en Aquitaine vont devoir concrétiser leur volonté commune d’inciter les entreprises à aborder les marchés émergents ». Si tel devrait être l’option retenue, quel type d’entreprise aider : de nouveaux exportateurs ou des entreprises qualifiées ?
Et enfin, si les opérateurs conviennent qu’il faut mettre le cap au grand export, ne faut-il pas privilégier l’accompagnement collectif sur l’accompagnement individuel pour sécuriser les petites entreprises et leur permettre d’opérer dans la durée ? L’accompagnement collectif aurait, selon certaines sources, la préférence de François Loos, ancien ministre du Commerce extérieur (2002-2005), aujourd’hui vice-président du Conseil régional présidant la commission Développement économique et emploi.

François Pargny

 

Un maître-mot, la « concertation »

Selon les opérateurs en place dans les diverses régions du grand est, les PRIE « ne constituent pas une révolution » par rapport aux conventions régionales déjà existantes. En revanche, « ils ont permis d’accroître la concertation », ce qui « est important », souligne-t-on, par exemple, en Franche-Comté, car « si tout le monde veut aller de l’avant, les lourdeurs sont là et les différences de procédures aussi ». Alors, comment agir ? « Tout simplement, nous sommes partis de ce qui existait dans la convention régionale d’exportation, signé sous le gouvernement précédent, et nous sommes attachés à trouver les complémentarités et à rechercher plus d’efficacité », explique Claude Humbert, directeur de CCI International Champagne Ardenne.
Preuve du lien étroit entre convention régionale export et PRIE, les signataires du plan régional à l’internationalisation des entreprises en Champagne-Ardenne affirment que « la Région gère et anime » le portail www.champagne-ardenne. export.com, « guichet export numérique au service des entreprises et des signataires de la convention régionale export signée en 2012 ». Le même PRIE insiste sur « la clarification du rôle de chacun au sein de la chaîne de valeur » pour rendre l’offre « plus lisible, et donc accessible, par l’entreprise ». À cet égard, il faut noter que la plateforme collaborative pour le partage de documents géré par CCI International Champagne-Ardenne, via un réseau Intranet, a été étendue aux autres signataires du PRIE.
Dans cette petite région entre le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine et frontalière de la Belgique, le souci de cohésion entre les différents partenaires du commerce extérieur (Région, CCI, Ubifrance, Bpifrance, CCEF, etc.) a abouti à la création d’une bannière commune Champagne Ardenne International sur fonds de mappemonde, d’un programme commun des opérateurs des différents acteurs et d’un fascicule intitulé Qui fait quoi ? En Franche-Comté, pour que la concertation soit pleine et entière, les acteurs des PRIE se réunissent environ tous les mois « pour échanger sur des dossiers d’entreprises, partager des informations et apporter des réponses communes aux sociétés », indique un opérateur.
En Champagne-Ardenne, rapporte Claude Humbert, « les opérateurs se réunissent tous les mois, ce qui permet d’échanger et de décider du suivi des dossiers d’entreprises, et, dans ce cas, notamment de qui doit intervenir, par exemple, en matière de financement, si ce doit être la Région ou Bpifrance, ou encore les deux ».

 

Franche-Comté : créer un observatoire de l’internationalisation

« Un projet prioritaire en Franche-Comté est la fondation d’un observatoire de l’internationalisation », dévoile-t-on au Conseil régional. « Nous avons vraiment besoin de dresser des comparaisons avec d’autres territoires et de suivre de près nos propres évolutions », y précise-t-on. CCI International pourrait abriter cet observatoire. Mais rien n’est sûr encore, surtout si la Région choisit de mutualiser la structure avec l’Observatoire socio-économique régional (Oser) qu’administre l’Agence régionale de développement (ARD).

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