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Dossier formation continue 2017 : les dispositifs de financement

Impénétrable. C’est l’image que revêt le marché de la formation continue. Quant à son financement, il fait parfois figure de parcours du combattant.

 

 

 

« Il n’existe pas de guichet unique. Décrocher un financement nécessite donc de trouver le bon point d’entrée, ce qui peut s’avérer compliqué pour les non-initiés », observe Joselyne Studer-Laurens, vice-présidente et responsable de la formation au comité Hauts-de-Seine des Conseillers du commerce extérieur (CCE).

Le plan de formation décrit les formations prévues par l’employeur et peut être associé à des dispositifs comme le contrat ou la période de professionnalisation… Les organismes financeurs – les OPCA ou les Opacif – sont une des portes d’entrée. Chacun a ses propres règles, qui évoluent régulièrement : il ne faut donc pas hésiter à les consulter. « Les chambres de commerce et d’industrie, les fédérations d’entreprises, voire pour les PME, l’expert-comptable, sont des interlocuteurs à interpeller pour trouver conseil », recommande Joselyne Studer-Laurens.

Tenues de former leurs collaborateurs – quelle que soit leur taille – les entreprises peuvent mobiliser certaines aides. Par exemple, les Actions de développement de l’emploi et des compétences (ADEC) permettent d’anticiper les mutations économiques, sociales et démographiques par des formations ciblant les salariés, notamment de TPE et PME, faisant face aux évolutions de l’emploi.

Des cofinancements du Fonds social européen (FSE) peuvent également être sollicités, notamment auprès des OPCA. En région, l’Agefos-PME lance ainsi régulièrement des appels d’offres à destination des entreprises.

Stratexio, qui propose un programme de formation et d’accompagnement au commerce international des dirigeants d’entreprise au sein de ses clubs, observe une grande diversité des financements, en fonction des territoires. « Dans les Pays de la Loire, certains dirigeants ont reçu des subventions régionales. À Poitiers, d’autres ont bénéficié des aides de fédérations (UIMM-Fonds F2i). Certains encore ont soumis leur dossier à leur fonds de formation. Mais une majorité se sont financés seuls. Le sujet reste d’ailleurs un peu tabou : on doit former les collaborateurs avant les dirigeants », constate Stéphanie Le Dévéhat-Piqué, déléguée générale de Stratexio.

Pour les salariés à l’initiative d’une démarche de formation, les voies de financement peuvent s’avérer également complexes, nécessitant parfois là encore d’articuler plusieurs dispositifs. « Le CIF (congé individuel de formation) permet de financer les frais pédagogiques, ainsi que la rémunération du stagiaire (jusqu’à 100 % du salaire et des charges patronales). Mais c’est un financement plus compliqué à obtenir pour les personnes qui ont déjà une formation de niveau I et touchent un salaire élevé », note la conseillère formation d’une grande école de management.

Pour les moins qualifiés, la période de professionnalisation est un dispositif permettant de se former en alternance. Dans le cadre du CPF (compte personnel de formation), les salariés capitalisent chaque année jusqu’à 24 heures de droit à la formation (dans la limite de 120 heures), puis 12 heures jusqu’à un plafond de 150 heures. Pour faire le point sur ses droits, chacun peut se connecter sur le portail du CPF, http://www.moncompteformation.gouv.fr. Le site recense également les formations éligibles selon son secteur ou sa branche d’activité.

Pour les salariés, l’autofinancement prend une part d’autant plus prépondérante que les formations sont longues ou ont une portée personnelle. À l’IAE de Poitiers par exemple, les participants au Master commerce international sont 48 % à financer individuellement le programme, les entreprises intervenant dans 31 % des cas et les organismes financeurs soutenant 41 % des stagiaires à travers le CIF (congé individuel de formation) ou le CPF (compte personnel de formation).

En cas d’autofinancement, il ne faut pas non plus hésiter à solliciter les conseils régionaux, Pôle Emploi pour les demandeurs d’emploi et les organismes de formation eux-mêmes, qui peuvent proposer des facilités de paiement. Créateur d’entreprises, Sébastien Joncheray, a beaucoup anticipé son inscription à l’Executive MBA d’Audencia, et obtenu à ce titre une remise de 10 % « early bird » ainsi que 10 % supplémentaires pour financement personnel. « J’ai également décroché une bourse dédiée aux entrepreneurs de 3 000 euros, ce qui rend la facture plus digeste », explique-t-il.

De son côté, Eden Abrahmian, participante américaine au MBA de Grenoble école de management, a obtenu une bourse de 10 000 dollars (ainsi qu’un vol Paris New York gratuit) financés par la fondation Serge Bellanger, la chambre de commerce franco-américaine et Air France. « Pour le reste, j’ai fait un prêt aux États-Unis et avant de partir j’ai passé tout mon temps libre après le travail à nettoyer le jardin de mes voisins ou exécuter d’autres travaux pour compléter mon financement », témoignage la jeune femme.

Gaëlle Ginibrière

 

Demos se lance dans le crowdfunding

L’organisme de formation Demos vient de lancer une plate-forme de financement participatif – sous forme de dons ou de prêts – destiné à financer des actions de formation initiale, de formation continue ou de réorientation professionnelle. « Nous y croyons beaucoup car il y a en France une évolution forte de la formation tout au long de la vie. Et les banques pourraient être prêtes à compléter ce type de financement », explique Dai Shen, le directeur général de Demos. Parmi les 8 projets présentés sur le site, les montants à collecter s’élèvent de 1 335 à 7 000 euros. Mais les débuts sont timides : début juin, aucun donateur ne s’était encore engagé.

 

Des prises en charge soumises au référencement des organismes de formation

À noter que depuis le 1er janvier 2017, les financeurs institutionnels de la formation professionnelle continue – à savoir l’État, les conseils régionaux, les OPCA et Opacif, Pôle emploi… – assument une nouvelle mission : s’assurer de la capacité du prestataire de formation continue à dispenser une formation de qualité. À partir du 1er juillet 2017, l’organisme de formation devra avoir été référencé – sur des critères de qualité notamment – pour être éligible aux fonds des OPCA et des Opacif.

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