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Dossier formation continue 2017 : les clés d’acquisition des compétences de l’international

Se développer sur les marchés internationaux est un levier de croissance de plus en plus incontournable, mais il nécessite l’acquisition de compétences nouvelles dans de multiples domaines comme la connaissance des marchés et des risques, les langues et l’interculturel, le marketing, les aspects juridiques et réglementaires, la logistique, les techniques financières… Conscients de l’impact de la formation pour accompagner leur développement à l’international, entreprises et salariés sont demandeurs de programmes de plus en plus pointus. Ce dossier spécial fait le point sur les besoins et l’offre, et propose un annuaire des établissements et des programmes disponibles, courts et longs.

 

La formation professionnelle, levier de performance pour les entreprises ? Florence Poivey, présidente de la commission Éducation, formation et insertion du Medef en est convaincue. « C’est aussi un outil de sécurisation des parcours professionnels des collaborateurs. C’est pour cette raison que lors de la négociation de 2013 nous avons voulu faire de la formation continue un investissement dans le capital humain », estime-t-elle.

La formation tout au long de leur carrière des salariés est particulièrement cruciale pour les entreprises, notamment les plus petites, qui se développent à l’international. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude d’Euler Hermes publiée il y a trois ans. « À l’époque, les PME connaissant le taux de défaillance le plus important étaient celles qui réalisaient à l’export entre 10 et 40 % de leur chiffre d’affaires, avance Corinne Brunero, directrice de Formatex, un organisme de formation spécialisé dans le commerce international. Au-delà, le taux de défaillance était le plus faible car les entreprises se structuraient et se professionnalisaient. Il faut donc encourager les entreprises à exporter, mais aussi les aider à leur donner un minimum de compétences pour éviter les plus grosses erreurs ou celles qui sont les plus dangereuses pour l’entreprise ».

Les entreprises, mais aussi les salariés, ont saisi l’enjeu de la formation. « Parmi les demandes que nous identifions, le souhait d’avoir une meilleure visibilité sur l’environnement international et la connaissance des marchés est essentielle, ainsi que tout ce qui a trait à la connaissance sur la réglementation, les normes et les procédures, notamment douanières », constate Laurent Trilles, directeur de l’enseignement à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris Île-de-France.

Autres besoins : acquérir des connaissances pointues sur certaines zones, comme l’Amérique du Sud, les pays de l’Est, les pays du Golfe, l’Asie… « Les techniques du commerce international, les problèmes douaniers, les Incoterms, la sécurisation des paiements internationaux… – reviennent au cœur de la demande, sans doute parce que le personnel a été renouvelé », note Joselyne Studer-Laurens, vice-présidente et responsable de la formation au comité Hauts-de-Seine des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF).

Les modalités de formation ont également profondément évolué. Si les entreprises et les salariés se contentaient il y a quelques années encore de formations « sur étagères » – dispensées indifféremment à des entreprises de secteurs différents – leurs exigences se portent de plus en plus sur des formations spécifiques, ciblant précisément leurs besoins. « Nous avons reçu par exemple un ancien cadre de banque qui, lorsqu’il a quitté son entreprise, a négocié de se faire financer une formation car il souhaite créer sa propre entreprise, visant notamment certains pays de l’Est de l’Europe. Nous avons mixé des modules préparés spécifiquement pour lui et des modules collectifs auxquels il participe quand le calendrier s’y prête », indique Corinne Brunero.

L’organisme de formation Demos a de son côté développé toute une gamme de formations certifiantes. « Pour exercer le métier d’acheteur ou travailler dans le secteur des transports, les salariés ont de plus en plus besoin d’une reconnaissance de leurs compétences. Nous avons la chance d’avoir intégré Brest business School, qui a une offre extrêmement poussée de programmes certifiants ou diplômants dans le commerce international et les transports, en formation initiale comme en formation continue », explique Dai Shen, directeur général de Demos.

L’offre de formation émane également des CCI – qui proposent un catalogue fourni et assurent également de la formation à l’occasion de prestations d’accompagnement des entreprises dans leur développement international – ou d’organismes comme le Medef. La fédération patronale compte en effet une filiale, Medef international, qui organise des délégations à l’étranger auxquelles sont invités depuis 18 mois des écoles de commerce, d’ingénieurs, des universités ou des IUT. « Il y en effet un véritable intérêt commun entre les entreprises et ces établissements qui peuvent avoir des échanges constructifs, voire développer des affaires ensemble », souligne Florence Poivey, présidente de la Commission éducation, formation et insertion de l’organisation patronale, également présidente Fédération de la Plasturgie et des Composites.
Toujours est-il que pour les entreprises, cette offre de formations disparates n’est pas toujours facile d’accès. « Les entreprises éprouvent parfois des difficultés à trouver des formateurs proches de leurs besoins, qui soient opérationnels et n’ont pas seulement dotés de connaissances livresques », commente Bruno Grandjean, président de la Fédération des industries mécaniques (FIM). Les CCI et les OPCA ou Opacif – les organismes financeurs – sont de ce point de vue de bons conseils pour proposer ou orienter vers les programmes adéquats.

Gaëlle Ginibrière

 

L’enjeu du numérique

Pour Florence Poivey, présidente de la Commission éducation, formation et insertion du Medef, la cause est entendue : « L’ouverture à l’international et au digital sont des leviers d’avenir ». Le Medef a même conçu un MOOC (Massive Open Online Courses, ce qui pourrait se traduire par formation en ligne massive ouverte à tous) sur la manière d’établir un diagnostic numérique et de le développer au sein de son entreprise.
Mais le numérique est aussi un formidable outil de formation qui plaît aux jeunes générations, et est aussi très pertinent en formation continue. L’ESSEC a ainsi lancé en mai 2017 un MOOC « International and cross cultural negociation » pour mieux comprendre les différences multiculturelles. Acte International, société spécialisée dans l’organisation et la gestion des flux d’approvisionnement et de distribution à travers le monde, dispense aussi gratuitement plusieurs webinaires (formations courtes sur le web) d’une durée d’une heure sur des thèmes comme le sourcing international ou le crédit documentaire.
Autre site : www.laformationpourtous.com. Contre abonnement, il donne accès à un catalogue de 56 formations en ligne, dont deux modules liés à l’international : « Exporter » et « Développement international ».

 

Des programmes ciblés pour les patrons

Les dirigeants d’entreprise ont eux aussi tout à gagner à se former régulièrement. Plusieurs programmes proposent de les accompagner dans leurs problématiques spécifiques de développement à l’international. Depuis 3 ans, l’association Stratexio organise par exemple des clubs, comptant chacun 12 entrepreneurs, pour un coût de 4 250 euros HT à 9 950 euros HT. « Il s’agit de leur apporter toutes les clés du commerce international : stratégie, financement, choix des pays cibles… À cela s’ajoute le partage d’expériences entre pairs et un suivi individuel de l’entreprise, ainsi qu’une formation in situ des collaborateurs sur des problématiques de financement du développement, d’optimisation des flux logistiques, de gestion de l’interculturel… », indique Stéphanie Le Dévéhat-Piqué, déléguée générale de Stratexio. Le succès est au rendez-vous puisque dans le premier club pilote des Pays de la Loire, 62 % des participants ont fait évoluer leur chiffre d’affaires export et plus de 50 % ont embauché.
Même succès pour les accélérateurs de Bpifrance, dont l’objectif est d’accompagner des PME à potentiel dans leur transformation en ETI. Reposant sur un premier pilier de formation, à destination des dirigeants mais aussi de leurs collaborateurs, les accélérateurs regroupent une soixantaine de dirigeants d’entreprises. « L’international est un véritable fil rouge du programme. Les entreprises bénéficient d’un check-up international dès leur entrée, avec proposition de services, d’accompagnement personnalisé et de missions à l’international tout au long des deux années », note Fanny Letier, directrice exécutive en charge de l’investissement en fonds propres dans les PME et de l’accompagnement au sein de Bpifrance.
L’échange de pratiques, la mise en place de business croisés entre les participants et les missions internationales contribuent à la réussite des entreprises accompagnées. Celles-ci ont vu leur chiffre export croître de 29 % et leurs emplois augmenter de 20 %. Coût : 12 000 euros de frais d’entrée pour les PME, 15 000 euros pour les ETI, auxquels il faut ajouter un budget de conseil. BPI France table sur 500 entreprises embarquées dans les accélérateurs sectoriels ou régionaux ici la fin de 2018.

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