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Belgique 2015, marché test pour les PME et TPE

Pour une société qui veut lancer un produit ou réaliser sa première expérience à l’international, la Belgique est un terrain privilégié. Le Royaume est proche géographiquement et culturellement de la France. En outre, l’entreprise française peut renforcer sa connaissance de l’export en abordant la Flandre, région linguistiquement différente. 

 

« La Belgique reste très industrielle. Et pourtant les Belges sont très fines bouches », délivre, avec gourmandise, Anne-Christine Genouville, directrice de CCI France Belgique. Une bonne nouvelle pour les PME et TPE tricolores, ici, on est en pays de connaissance. « L’approche n’est pas très compliquée.

Avec un bon relationnel, un bon produit, un bon prix, tu dois entrer sur le marché », assure Grégory Citerneschi, directeur adjoint de Business France Benelux, basé à Amsterdam (Pays-Bas). « C’est un marché de proximité, renchérit Anne-Christine Genouville. L’investissement de départ n’est pas si élevé. Il faut 1 h 20 en Thalys entre Paris et Bruxelles, et il y a une langue commune ». Par ailleurs, la situation économique difficile en France devrait inciter les entreprises, notamment les primo-exportateurs, à s’engager dans un pays qui sert souvent de marché test pour des aventures futures en Europe ou au grand export.

Le niveau de la consommation et des exportations se maintient à un niveau appréciable en Belgique, et d’après le Bureau fédéral du plan, « la croissance de l’économie belge devrait atteindre 1,2 % en 2015 et 1,5 % en 2016 ». L’an prochain, on devrait ainsi assister à une accélération du rythme de consommation et d’exportation outre-quiévrain. « 35 % de mes compatriotes vont en France tous les ans et pour beaucoup de sociétés françaises mon pays est leur première expérience à l’export », observe le Belge Éric van den Berghe, chef du pôle Agroalimentaire et boissons non alcoolisées à Business France Benelux, à Bruxelles. Mais « attention, affirme-t-il, la Wallonie, francophone, est saturée ». Il conseille donc « de mettre l’accent » sur la Région flamande.

« La Flandre doit être considérée comme une région supplémentaire », insiste Anne-Christine Genouville, qui conseille « d’apprendre le néerlandais ». Les Flamands, poursuit-elle, « sont très directs, très efficaces, pragmatiques. On les compare en Europe du Nord aux Néerlandais. Ils travaillent de 7-8 heures à 17 heures, le boss est disponible, la hiérarchie est simplifiée et on fait du networking le soir ». Selon elle, « il y a de la vraie simplicité chez eux ». La Flandre, c’est la région des ports, du diamant, de l’énergie et la chimie, alors que la Wallonie concentre biotechnologies, armement, aéronautique, chimie également.

Toutefois, les grands noms de la chimie sont bien basés en Flandre, à l’instar de Solvay, Agfa-Gevaert, Bayer, Recticel. Dans l’agroalimentaire, la Wallonie est plutôt spécialisée dans les productions animales et la Flandre dans l’horticulture. En mai dernier, le gouvernement wallon a annoncé un quatrième Plan Marshall pour développer l’innovation numérique, le capital humain, la transition énergétique ou l’économie circulaire. Le jour de son accession à la tête de l’Union wallonne des entreprises (UWE), Yves Prete déclarait ainsi que « la Wallonie a ce qu’il faut pour être une Silicon Valley ». Institutionnellement, le Royaume de Belgique compte une troisième région, enclavée en Flandre : la région de Bruxelles-Capitale, où sont localisés les sièges de groupes européens et d’organisations internationales (Commission européenne, Otan…). Son économie est essentiellement orientée vers les services.

Au total, les investissements de la France sont conséquents en Belgique. Elle y représente dans ce pays, comme les États-Unis, 15 % des investissements directs étrangers en stock (150 milliards d’euros), soit un tiers de plus que les Pays-Bas et trois fois plus que l’Allemagne. La Belgique peut être une porte d’entrée, au moins temporaire sur les Pays-Bas et le Luxembourg, mais, surtout, « le port d’Anvers permet de concevoir aussi la Belgique comme une plateforme de réexportation vers l’Asie, notamment la Chine », observe Grégory Citerneschi.

Ce rôle de carrefour européen explique en partie l’importance des investissements directs français de l’autre côté de la frontière, mais, en raison de la proximité géographique, dans l’autre sens, les investissements ne sont pas non plus négligeables. De fait, le nombre de filiales françaises en Belgique est important : elles sont 2 200 et emploient 143 000 salariés au total. Dans l’autre sens, elles sont 3 700 dans l’Hexagone, comptant au total 110 000 salariés, dont 14 000 rien que chez Solvay (repreneur de Rhodia en 2011).

Outre-quiévrain, les entreprises françaises sont engagées dans les services, la finance avec BNP Paribas, l’ingénierie et l’informatique, avec Dassault-Sabca, Techspace Aero, Sogeti, Orange-Mobistar et le commerce et la distribution, avec Carrefour. Le Service économique régional cite aussi les transports et la logistique, avec, notamment, Alstom et JC Decaux, et l’énergie, avec Total ou GDF-Suez-Electrabel.

Peuvent encore distingués la mode, la beauté, la santé, la pharmacie, l’habitat, le tourisme et les loisirs. Pour leur part, les opérateurs belges investissent principalement dans l’Hexagone dans les filières agriculture, pêche, agroalimentaire et transport, stockage. En 2013, le stock d’investissements de la Belgique y était ainsi de 53 milliards d’euros, soit 9,4 % du total.

François Pargny

 

 

Chiffres clés

Superficie : 30 528 km2
Population : 11,15 millions d’habitants (1er janvier 2014)
Produit intérieur brut (PIB) : 401,9 milliards d’euros en 2014
PIB par habitant : 35 998 euros en 2014
Croissance économique : 1,1 % en 2014
Prévisions : 1,2 % en 2015, 1,5 % en 2016 et 1,7 % en 2017
Inflation : 0,34 % en 2014
Prévisions : 0,4 % en 2015, 1,4 % en 2016
Chômage : 8,5 % en 2014
Prévisions : 8,5 % en 2015, 8,3 % en 2016 et 7,9 % en 2017
Exportations : 355, 4 milliards d’euros en 2014 ; 148,5 milliards entre janvier et mai 2015
Importations : 342,8 milliards d’euros en 2014 ; 138,8 milliards entre janvier et mai 2015

Sources : Banque nationale de Belgique, GTA/GTIS

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